Stratégies pour Gérer les Ruptures de Stock : Insights du Directeur Client et Projet de Flowlity

Dans la gestion de la chaîne d’approvisionnement, les ruptures de stock sont des obstacles majeurs qui peuvent entraîner des pertes d’opportunités et des inefficacités. Pour relever efficacement ces défis, nous nous tournons vers l’expertise de Lukas, responsable Directeur Client et projet chez Flowlity. Fort d’une grande expérience dans la supply chain, Lukas offre des perspectives précieuses pour gérer efficacement les ruptures de stock. Rejoignez-nous pour découvrir ses conseils pratiques afin d’optimiser vos opérations et d’obtenir un meilleur retour sur investissement.

Comment la définition d’une rupture de stock varie-t-elle selon les secteurs et les rôles ? 

Réponse de Lukas : Le terme “rupture de stock” fait spécifiquement référence à l’absence totale de stock. Cependant, une “pénurie” implique que le stock existant est insuffisant pour répondre à la demande, ce qui est un problème plus large. Par exemple, une rupture de stock peut ne pas avoir d’impact sur une entreprise s’il n’y a pas de demande immédiate de la part des clients pour l’article en question. À l’inverse, un stock limité peut néanmoins entraîner une pénurie s’il ne permet pas de répondre à une commande plus importante de la part du client. Dans le commerce de détail, la présence d’articles sur les étagères influe directement sur les ventes, tandis que dans l’industrie manufacturière, une rupture de stock peut retarder la production et nécessite d’ajuster les calendriers de production. En outre, l’importance de certains KPIs peut varier en fonction du secteur et du rôle. Par exemple, les responsables retail peuvent donner la priorité aux ratios de rupture de stock parce que des stocks visibles stimulent les ventes, tandis que les responsables de la fabrication peuvent se concentrer sur la disponibilité des matières premières pour les calendriers de production. Dans l’idéal, les responsables des opérations et la direction devraient contrôler les mêmes indicateurs clés de performance afin de garantir l’alignement de l’ensemble de l’organisation. Il est essentiel de définir des indicateurs cohérents pour suivre la disponibilité des produits, car les divergences peuvent nuire à l’efficacité de la prise de décision et à l’alignement des actions entre les différents niveaux de gestion.”

Quelles sont les méthodes utilisées pour calculer les ruptures de stock ? Comment les professionnels de la chaîne d’approvisionnement géraient-ils ce problème avant de mettre en œuvre des outils de planification basés sur l’IA ?

Réponse de Lukas : “Avant les outils de planification basés sur l’IA, les professionnels de la chaîne d’approvisionnement avaient souvent du mal à mettre en œuvre des mesures fiables pour les ruptures de stock. Une méthode courante consiste à suivre les commandes en attente, c’est-à-dire les commandes qui n’ont pas été exécutées et qui se trouvent donc dans le carnet de commandes. Par exemple, si un client se rend dans un magasin et que le produit souhaité n’est pas disponible, il peut passer une commande en attente afin d’être averti lorsque le produit sera disponible. Cette commande en souffrance est suivie dans le système ERP, ce qui permet de savoir combien d’articles sont en rupture de stock alors qu’ils auraient dû l’être. Dans un contexte de fabrication, si une équipe de production n’est pas en mesure de fabriquer un produit en raison d’un manque de matières premières, il en résulte également une commande en souffrance. Souvent, les entreprises améliorent leur suivi en signalant les causes profondes de ces commandes en souffrance, telles que les pénuries de matières premières ou les pannes d’équipement, afin de faciliter une analyse plus approfondie et des actions réactives. Une autre approche consiste à calculer le ratio de rupture de stock en examinant les jours où un produit n’a pas été disponible sur une période donnée, par exemple un mois. Par exemple, si un produit est en rupture de stock pendant 10 jours sur 30, le taux de rupture de stock sera de 30 %. Cette méthode aide les entreprises à comprendre l’ampleur des problèmes de disponibilité des stocks”.

 

Pouvez-vous donner des exemples d’application de ces formules ? Comment les appliquez-vous à votre entreprise ?

Réponse de Lukas : “Après avoir calculé les indicateurs de rupture de stock, la prochaine étape cruciale consiste à rendre ces indicateurs exploitables dans le cadre de vos processus commerciaux. Par exemple, lorsqu’une rupture de stock se produit, plusieurs scénarios peuvent se dérouler. Ils peuvent être dus à des problèmes de processus, comme l’absence d’un membre clé du personnel sans remplaçant, ou à une défaillance du système lorsque le système ERP ne reconnaît pas une commande. En outre, le problème peut résulter d’une hausse inattendue de la demande ou d’une perturbation de la chaîne d’approvisionnement, par exemple lorsqu’un fournisseur n’est pas en mesure de livrer en raison de circonstances imprévues telles qu’un incendie dans une usine ou des problèmes de transport. Pour utiliser efficacement ces indicateurs clés de performance, il est essentiel de disposer d’un système solide permettant d’analyser les données et de diagnostiquer les causes profondes. Cela implique d’examiner vos méthodes de prévision et vos processus de gestion de la demande afin de déterminer s’ils correspondent aux opérations réelles. Par exemple, si l’équipe marketing lance une promotion dont l’équipe de la chaîne d’approvisionnement n’est pas informée, cela peut entraîner des écarts dans les niveaux de stock. De même, il est essentiel de comprendre la fiabilité de vos fournisseurs et de disposer de plans d’urgence en cas d’interruption de la chaîne d’approvisionnement. Par conséquent, l’application de ces KPIs va au-delà du simple suivi des chiffres ; elle implique une analyse complète des processus, des prévisions de la demande et de la gestion de la chaîne d’approvisionnement. En intégrant ces informations, les entreprises peuvent non seulement résoudre les problèmes actuels, mais aussi affiner leurs stratégies pour éviter les ruptures de stock à l’avenir. Cette approche garantit que les ICP contribuent de manière significative aux améliorations opérationnelles et à la croissance de l’entreprise, plutôt que de servir de simples rapports statistiques.”

Comment les niveaux de service sont-ils définis dans le contexte de la disponibilité des stocks ?

Réponse de Lukas : “La définition des niveaux de service par rapport à la disponibilité des stocks est intrinsèquement axée sur le client et sur la capacité à répondre efficacement à ses demandes. L’un des principaux indicateurs que nous utilisons pour mesurer cette capacité est le “On-Time In-Full” (OTIF), qui évalue si les commandes des clients sont satisfaites à la fois en termes de quantité et dans les délais convenus. Par exemple, si un client commande 100 unités avec une livraison demandée pour le 1er mai, et que seules 50 unités sont livrées à cette date, le reste étant livré beaucoup plus tard, le niveau de service n’a pas été entièrement atteint. Cette exécution partielle donne une mauvaise image de la gestion des stocks et de la satisfaction des clients. En outre, l’OTIF permet de quantifier la fréquence à laquelle une organisation parvient à livrer la totalité de la commande à la date de livraison convenue. Toutefois, les entreprises peuvent adapter la rigueur de cette mesure pour mieux répondre à leurs réalités opérationnelles et aux attentes de leurs clients. Par exemple, un léger retard, tel qu’une livraison le lendemain, peut être acceptable dans certains contextes, ce qui permet aux entreprises de disposer d’une certaine flexibilité en fonction de leurs accords de service spécifiques et de la sensibilité des clients aux retards.

Quelle est la bonne fréquence de suivi de ces indicateurs clés de performance ?

Réponse de Lukas : “La fréquence de suivi des ICP doit s’aligner sur la vitesse opérationnelle de l’entreprise. Dans les environnements en évolution rapide, un examen hebdomadaire peut s’avérer nécessaire, tandis que dans les secteurs plus stables, des examens mensuels ou trimestriels peuvent s’avérer plus appropriés. Cela permet de s’assurer que les données restent pertinentes et exploitables sans surcharger les processus de gestion.”

Comment les ruptures de stock et les surstocks sont-ils gérés pour assurer l’équilibre des stocks ? Le niveau de service est-il lié à cette question ?

Réponse de Lukas : “L’équilibre des ruptures de stock et des surstocks dépend de la gestion stratégique du stock de sécurité, qui sert de tampon critique contre les incertitudes de la chaîne d’approvisionnement. Le concept de stock de sécurité est au cœur de la philosophie de la gestion de la chaîne d’approvisionnement – il s’agit de gérer l’imprévisibilité inhérente à l’offre et à la demande. En utilisant les indicateurs clés de performance et les informations recueillies sur les niveaux de stock et la performance du service, les entreprises peuvent prendre des décisions éclairées sur les niveaux appropriés de stock de sécurité nécessaires pour maintenir l’efficacité opérationnelle sans coûts de stock excessifs. Les niveaux de service sont directement liés à cet équilibre, car ils reflètent la manière dont une entreprise répond à la demande des clients dans des conditions de stock variables. Un stock de sécurité bien géré permet de minimiser l’impact sur les niveaux de service, même lorsque les prévisions sont erronées ou que des ruptures d’approvisionnement se produisent. Cette stratégie de gestion permet aux entreprises de maintenir des niveaux de service élevés en veillant à ce que les produits soient disponibles en cas de besoin, évitant ainsi à la fois l’insatisfaction des clients due aux ruptures de stock et les pertes financières dues aux surstocks. En fin de compte, l’objectif est d’harmoniser les niveaux de stock avec la demande du marché, en veillant à ce que l’entreprise puisse répondre de manière flexible et efficace aux changements prévus et inattendus dans la chaîne d’approvisionnement. Cette approche permet non seulement d’optimiser la gestion des stocks, mais aussi de soutenir un niveau élevé de service à la clientèle, en créant une synergie entre le contrôle des stocks et la satisfaction des clients.”